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FRANCIS JOURDAIN (1876-1958) – MEMBER OF THE U.M.A.

Reconnu comme figure tutélaire du mouvement fonctionnaliste, Francis Jourdain se destinait à ses débuts à la peinture, pratique héritée de son apprentissage pluridisciplinaire et de sa fréquentation des milieux artistiques de l’époque grâce à son père, Frantz Jourdain (1847-1935), célèbre architecte et premier président du Salon d’Automne. Cependant, il s’orienta vers les arts appliqués et en particulier la création de mobilier. Artiste engagé, sensible aux conditions de vie des travailleurs, il créa alors des « meubles interchangeables », simples et accessibles à tous, qu’il produisit en série dès 1912 dans ses Ateliers Modernes. Ouvrant une boutique rue de Sèze à Paris, il commercialisa des céramiques, luminaires et autres objets décoratifs modernistes. Jourdain développa dans son travail des lignes sobres et pures, loin des courbes et ornements qui caractérisaient l’Art Nouveau en vogue à l’époque. Il se rapprocha ainsi d’artistes comme Robert Mallet-Stevens (1886-1945) ou Charlotte Perriand (1903-1999), avec lesquels il fonda l’Union des Artistes Modernes (UAM), dont la vision novatrice ouvrit la voie à la modernité.

 

Pionnier de la modernité

Proche des milieux artistiques, engagé politiquement, avant-gardiste, peintre, écrivain, décorateur, architecte d’intérieur ; les qualificatifs ne manquent pas pour tenter de définir Francis Jourdain. ‘Pionnier’ est peut-être le terme le plus employé pour résumer l’œuvre et la vie de cet artiste pluridisciplinaire, constamment en avance sur son temps. Mais, l’avant-gardisme de Jourdain est à envisager de manière complète, « tellement [l’artiste] domine de son originalité les recherches les plus efficaces entreprises dans le domaine de l’architecture intérieure, du mobilier et des objets d’usage, durant des années qui furent décisives pour l’art français, tant en ce qui concerne les idées que les œuvres », comme le rappelle Léon Moussinac.

 

Créateur d’objets quotidiens

Dans ses intérieurs « démeublés », constitués de mobilier simple et fonctionnaliste, Francis Jourdain laissait tout de même s’exprimer la fantaisie et un goût pour les couleurs, « une fois les fonctions remplies et les besoins satisfaits ».  Pour ce faire, il conçut divers objets quotidiens, tels que des luminaires, rideaux, tapis, céramiques ou papiers peints – tous marqués par leur polychromie, leur forme simple et leur modularité – qu’il commercialisait dans ses boutiques, et qui peuplèrent ses appartements. Jourdain avait à cœur de créer des « objets raisonnables », qui ne s’apparenteraient pas à des œuvres d’art inabordables. Plus tard, cette idée novatrice débouchera, dans le cadre de l’UAM, à l’exposition « Formes Utiles » de 1949-1950 au Musée des Arts Décoratifs.

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